Voici un panneau de démarrage de Jaguar. En 1963, la Grande-Bretagne
et la France décidèrent de joindre leurs efforts pour réaliser
un appareil d'attaque au sol supersonique. Le programme Jaguar,
mené par Breguet (puis Dassault qui le racheta) et British
Aerospace, y répondit avec le premier avion de combat réalisé
en coopération Européenne, un biréateur à aile haute,
disponible en monoplace ou en biplace d'entraînement, volant à
mach 1.5 et emportant 4.5 tonnes d'armes à des centaines de
kilomètres. Malgré le manque de radar, cet appareil, vendu à l'Inde
et aux Emirats, reste redoutable. 600 exemplaires environ furent
produits.
Ce panneau comporte les commandes de démarrage
des réacteurs et d'autres équipements détaillés ci-dessous.
Il vient se placer entre les jambes du pilote, derrière le
manche à balai.
Il est constitué d'une solide plaque d'aluminium moulé, épaisseur
minimum 2 mm... dimensions 20 cm sur 25. Fabrication entre 1975
et 1980.
La quasi-totalité des composants sont de fabrication française
:-)
Les boutons et voyants sont raccordés par un gros faisceau de câbles.
Toutes les prises sont de type Souriau circulaire à broches
multiples. Les vis de fixation sont du type "Cruciformes à
empreintes décalées".
En haut à gauche: interrupteurs protégés, "Robinets BP"
ouverts ou fermés et "Pompes nourrices et tansfert",
marche ou arrêt.
En haut au milieu se trouve une minuterie de tir, capacité 30
minutes. Il s'agit d'un superbe instrument fabriqué par Crouzet.
En haut à droite, boutons "By pass/ moteur pompe"
positions arrêt, auto ou secours. Juste en dessous, commandes
protégés "TGT" position marche ou arrêt.
Au milieu et en bas à gauche, interrupteur "Gen-Air"
marche-arrêt, avec un bouton-voyant "Démarrage".
Commandes de démarrage moteur: commutateur Allumage-Ventilation,
avec un voyant "Vanne ouverte". Commutateur de démarrage
moteurs 1 et 2. Voyants "Sens correct" pour les 2
moteurs.
Au milieu à droite, un tiroir portant la désignation "Transfert".
Cet appareil est fabriqué par la "Société de Fabrication
d'Instruments de Mesure". Je n'ai pas d'idée précise de
son utilité. Il comporte un voyant vert, un commutateur 0°,
neutre et 180°, et un compteur mécanique manoeuvrable par
manivelle, gradué de 0 à 359.9 degrés, ce qui laisse penser
que cet instrument a un rapport avec le cap de l'avion.
En bas à droite, un altimètre de secours baromètrique Badin-Crouzet
gradué jusqu'à 40.000 pieds. C'est un cadran très simple, censé
mesurer la pression directement dans le cockpit. Il semblerait
que cet altimètre est normalement monté décalé d'un quart de
tour, avec la graduation 25 à 3 heures. Ne me demandez pas d'expliquer
la raison de cet assemblage exotique... je l'ai remis dans le bon
sens, ça fait tout de même plus réglo.
Vue de la face arrière. Chaque
emplacement d'appareil est doté d'un code d'identifiation, par
exemple "6M2", "167Q1", "188D". Les connecteurs du faisceau sont
repérés "40aA" et "40aB". Chaque fil de ce faisceau porte
aussi son code ID, comme "2EC2E", "1KW6J".
Ceci explique que tous les câbles aient la même couleur...
Il semble évident que cette organisation s'applique à l'avion
tout entier, dès que j'ai l'occasion d'en démonter un je vous
le confirme ;-)
Janvier 2003 * Sylvain Meynier