Le matos soviétique (et quelques considérations à son sujet)


Tout d'abord, malgré l'éclatement du bloc de l'est, il m'est encore difficile de me procurer du matériel d'origine russe. Pourriez vous m'aider ? Vite, les productions ont fortement diminuées, les importations sont maintenant presque toutes arrêtées, mais il est encore temps de sauver de nombreuses pièces de la casse !Je recherche TOUT appareil electronique "made in URSS" quel que soit son état ! Ce que je trouve le plus fréquemment, c'est les petits téléviseurs noir et blanc "Shiljalis 405"...

Je possède de nombreux produits optiques, electronique grand public, un peu d'appareillages militaires. Je manque cruellement de radios militaires russes, ainsi que toutes les productions high-tech: satellites espions, ogives nucléaires, camion radar etc....


D'après ce que j'ai pu observer pour le moment :

* Les marques ne sont la plupart du temps signalées que par un petit logo, correspondant souvent au combinat militaro-industriel dont est issu le composant, ou l' appareil. Rien que pour les composants il existe un nombre de logos très impressionnant, ils ont toujours des allures quelque peu étranges... un aperçu de ces logos est disponible
ici. Il semble que des appareils, des composants similaires puissent porter des logos différents... productions ultra-standardisées ou firmes à dénominations multiples ???
Le tampon OTK, présent dans ou sur de nombreux appareils, est celui du contrôle qualité.

* Il n'y a presque pas de vis cruciformes, elles sont toutes à tête fendue (sauf exceptions rares, et certaines vis visibles de l'extérieur). Par contre, les filetages répondent à la norme ISO.

* Jusqu'en 1990 environ, le code de couleurs n'était pas utilisé pour les résistances, la valeur était portée en clair, en sérigraphie noire sur une peinture... rouge ! (et plus rarement d'autres couleurs). Lors qu'il y a des résistances à code barres, c'est qu'il s'agit d'importations (allemagne de l'est, Pologne....).

* Les dimensions, les valeurs, les références et les formes des composants sont complètement exotiques. Quasiment dans chaque nouvel appareil russe que j'ouvre, je trouve des nouveaux spéciments... Il est parfois fait usage de composants ou platines complètes de fabrication capitaliste, ou provenant d'autres pays du bloc de l'est.... Récemment, cette pratique a toutefois commencé à se répandre (circuits intégrés, télécommandes télé...).

* Les circuits imprimés sont le plus souvent en bakélite, plus rarement en époxy. Les pistes semblent dessinées à la main, avec des piste autocollantes... mais si, comme dans les TP d'electro, souvenez-vous ;-)

* Les fils électriques ont généralement une gaine textile doublée d'une gaine PVC... rien qu'au niveau des cables secteur, plein de surprises: cable 2 poles + Terre renfermant 3 conducteurs de la même couleur (!!!), fils plats etc...

* Globalement, la technologie est restée celle des années 60. Je ne possède pas beaucoup d'appareils soviétiques mettant en oeuvre des circuits intégrés... Les désignations de ceux-si sont spécifiques, mais ils équivalent souvent à des composants occidentaux. Toutefois, j'ai vu certains intégrés et certains hybrides russes complètement loufoques !

* Emploi très fréquent de l'espionnage industriel. Certains appareils sont directement piratés de productions capitalistes, en voici quelques illustrations: Le
Lomo LC-A et le Cosina CX-2, et la comparaison BC-221 / CH4-1 sur le site de Louis Meulstee.

A gauche, condensateurs et transistors à la forme étrange. A droite, de minuscules tubes à vide, et un fouillis de composants montés "en l'air".

Electronique de la radio militaire R-126.

        Ces circuits portent le logo de la firme Splav !!! En haut se trouve le tube Geiger. la haute tension nécessaire à son fonctionnement est produite par le tout petit transfo torique visible sur la gauche...

Electronique d'un dosimètre personnel

* L'emballage du matériel neuf rapelle les années 30: carton grossier (souvent recyclé), pochettes en papier kraft, notices d'emploi en papier jourmal, étiquettes imprimées à la machine à écrire, encre à l'alcool, numéros de série inscrits manuellement au stylo bille...

Accessoires de l'oscillo Torg

Manuel de l'oscillo Torg

* Les transistors possèdent rarement un marquage, s'il est présent il ne comporte  souvent qu'un sigle et une date.  Ce n'est pas très pratique pour les dépannages. A noter que pour les petits transistors Single In Line, la couleur de l'enrobage doit avoir son importance. L'enquête continue...

* Les résistances sont peu précises, les condensateurs chimiques vieillissent vite...

* Les équipements optiques sont de généralement qualité convenable et fort robustes, pour un prix ridicule. L'URSS a bénénifié de la technologie optique allemande (Leica), qui a été largement piratée après la guerre. De nos jours ils produisent encore des copies de Leica des années 40 ! 

* Le code-date est très largement employé, ex: 1184,0166,8905... ceci permet de dater très facilement les appareils. Sur les productions capitalistes, la date n'est généralement indiquée que sur les circuits intégrés.

* Les composants mis en oeuvre dans les équipements militaires et grand public sont... les mêmes ! Cependant il semblerait qu'il existe une catégorie de composants militaires de qualité supérieure... peut être pour les équipements "sensibles".

* Pour les isolants, on retrouve souvent une matière étrange, marron-rouge... C'est un dérivé de l'ambre ! Eh oui, cette résine fossilisée millénaire -pour ne pas dire millionaire- est un très bon diélectrique.

* L'étude des schémas des appareils est intéressante, mais souvent déroutante ! Montages inhabituels, composants inutiles, ou redondants, parfois largement surdimensionnés...

 

Remarquez le montage hacheur à transistors, sur la gauche...

Extrait des schémas de l'oscillo torg

* Les métaux sont de bonne qualité et peu chers. Il est possible de trouver du titane russe pour un prix proche de celui de l'alu ! Par contre attention, les matières plastiques sont de qualité douteuse... Le plastique noir a tendance à blanchir et à devenir cassant, alors que le plastique blanc vire rapidement au jaune !

 


Quelques composants electroniques russes :

Condensateur électrolityque,à enveloppe métallique, traversées electriques scellées dans du verre. Provient d'un oscillo Torg CI-90.

Divers condensateurs: En haut il s'agit de condos céramiques très répandus. En bas, un céramique haute tension, un tantale, et un céramique tubulaire.

Ces résistances rouges sont les plus répandues. Observez les marquages et logos...

Voici les fameux petits transistors single-in line russes, aux jolies couleurs...  En bas à gauche, un spécimen utilisant le boîtier normalisé TO-92.

Diverses diodes. Celles de gauche utilisent des boîtiers en verre, ici sur la  photo du bas, le peinture a été grattée.

Transistors en boîtier métallique. Sur celui de gauche, on voit bien le logo Svetlana. Admirez la forme inhabituelle de celui de droite !

A gauche, un condensateur variable. Le petit cube s'il arborre est le logo du fabricant. Au milieu, un potentiomètre en boîtier métallique scellé. Le logo à gauche du code date 8701 est celui du combinat PMZR. A droite, un potentiomètre "classique" à piste carbone.

Différents condensateurs chimiques, et à film métallique (celui avec les cotés en résine verte, et celui en haut à droite).

2 minuscules diodes LED. Leur forme ne correspont à rien de connu ! Un circuit intégré portant le logo de la firme Tondi.


La suite c'est ici !!!

 


 Retour MAJ Septembre 2001 * S. MEYNIER